Projet des Tourneix : la résistance s’organise
Le circuit automobile envisagé par un promoteur privé sur le site des Tourneix soulève l’ire des riverains qui se sont réunis, jeudi soir, à Luant.
Le Sans-Souci. C’est ainsi que se nome le domaine de Michel Christophe, au carrefour des communes de Luant, Saint-Maur et Niherne. Des soucis, pourtant, le président de l’Association de protection de l’environnement du site des Tourneix en a. Cette structure, issue d’un collectif initié par Benjamin Prin, tente de mobiliser la population locale pour que le projet de circuit automobile aux Tourneix, ne voie pas le jour. Dans la salle des fêtes de Luant, jeudi soir, à moins de quatre kilomètres de là, cent trente personnes avaient répondu à l’appel, pour une réunion d’information. « On n’est pas contre quelque chose, on est pour, explique Michel Christophe. On est pour la biodiversité, pour la préservation d’un écrin de verdure exceptionnel, façonné depuis cinquante ans ; il paraît totalement surréaliste d’envisager un projet d’une telle ampleur sur ce site, pour faire rouler des bobos qui vont descendre de Paris. » » Des bobos descendus de Paris »
« L’activité actuelle, quatre ou cinq courses par an, plus quelques entraînements, on l’accepte, poursuit Benjamin Prin. Elle est bien gérée. Mais là, on nous parle de trois cents jours d’utilisation par an. » Bruit, dépréciation immobilière, pollution, destruction de l’environnement pour agrandir le site et ses accès, sont autant d’inquiétudes. Sur l’estrade ou dans la salle, des riverains des circuits de Bonnat (Creuse) ou La Châtre, ont fait part de leur douloureuse expérience. Christian Blanloeil, gérant du site de Laleuf, a également appelé un maire proche de Magny-Cours pour s’enquérir de son ressenti. Les opposants au projet sont toutefois dans l’expectative pour le moment : « Les gens ne sont au courant de rien, tout se trame dans leur dos, il n’y a aucune information qui circule, reprend Michel Christophe. Je n’ai jamais eu aucun contact avec le promoteur du site. Ce que nous savons, c’est par la presse. » L’association envisage désormais de faire connaître sa position lors de l’enquête publique à venir et de financer des études d’impact et sonores indépendantes. Autre piste évoquée : « Trouver une solution pour débarrasser la mairie de Châteauroux de ce terrain dont elle ne veut plus. Pourquoi pas se grouper pour le racheter ? Les jeux ne sont de toute façon pas faits puisque le permis d’aménager n’a pas encore été déposé. C’est nous qui pourrons influer sur la décision finale, qui revient au préfet. »