Le projet de Pôle des sports mécaniques, défendu dans nos colonnes par Jean-Jacques Oliva, renforce la motivation de ses opposants.
L‘Association de défense de l’environnement et du site des Tourneix n’a pas l’intention de baisser les bras face au projet de Pôle des sports mécaniques. C’est en substance, ce que son président, Michel Christophe, affirme suite aux propos du représentant du promoteur Promo-Saxe, Jean-Jacques Oliva, dans nos colonnes (NR du 7 mai).
« Impensable d’abandonner notre région »
« Il y a maintenant quatre ans, la précédente municipalité de Châteauroux a décidé de vendre les Tourneix, rappelle Michel Christophe, président de l’Adest. Cette décision a été prise en méconnaissance totale des conséquences sociales, économiques et environnementales du projet d’implantation d’un circuit automobile sur ce site. Sa seule et inexacte justification, en guise de « miroir aux alouettes », serait le développement économique et l’emploi. Il suffit de se rendre, parmi de nombreux autres exemples qui pourraient être cités, sur le proche circuit du Vigeant (Vienne), pour se rendre compte de l’état de tristesse et de profond abandon de la campagne environnante et de l’absence de tout développement.-
« Pire encore, la réalisation du projet ne manquera pas de fragiliser, voir d’anéantir les nombreuses activités ludiques qui se sont développées au fil du temps », affirme Michel Christophe qui n’a pas apprécié que le représentant du promoteur « réapparaisse pour nous annoncer la funeste bonne nouvelle ».
Le président de l’Adest s’interroge à haute voix sur l’avancée supposée du projet : « Quelle surface disponible, autre que celle réservée au moto-cross, pour satisfaire aux mesures compensatoires ? Aucune. Le reclassement des associations existantes n’est-il pas une condition suspensive de la vente ? Peut-on sérieusement imaginer la coexistence durable entre bolides et enfants pratiquant le BMX ? Pourquoi maquiller le projet sous la forme d’une « restructuration » alors qu’il s’agit de raser tout l’existant, créé et payé par le contribuable, pour le remplacer intégralement par une nouvelle structure ? »
Michel Christophe se demande aussi où sont passés les partisans du projet. « Pendant la campagne électorale, nous n’en avons vu ni entendu aucun. Quant à l’association Pour un circuit à Châteauroux, quelles actions, quelles manifestations a-t-elle entrepris ? Aucune. »
Quant aux recours abusifs et à la loi Duflot, le président de l’Adest enrage : « Le promoteur imagine déjà le projet autorisé et attaqué, alors que l’autorisation n’est pas accordée. A cet égard, on ne voit pas comment la Dreal aurait donné quelque avis favorable sur un projet qui a été retiré et qui n’existe juridiquement pas. Si tel était le cas, il préjuge que les recours seraient abusifs. Or, si, par extraordinaire, du fait de la passivité de certains élus et décideurs locaux, un tel projet était autorisé, non seulement tout recours contre une telle décision serait bienvenu et fondé, mais ce serait alors une obligation morale pour nous tous de l’exercer. Il est impensable d’abandonner notre région et l’avenir de nos enfants à une activité bruyante, polluante et en décalage complet face aux graves enjeux environnementaux auxquels la planète entière est confrontée. »